Vers d'autres manieres d'habiter la terre

Billet nature Marine – La marcescence

Alors que le printemps arrive, les bourgeons des arbres nus pointent leurs petites têtes vertes. Ce sont les arbres à feuillage caduc, qui ont perdu leurs feuilles en hiver pour préserver leur énergie, et qui, profitant des températures qui montent, se parent à nouveau de leur habit vert. Ce spectacle magique de la nature qui se réveille me remplit de joie à chaque printemps !

Puis il y a les arbres à feuillage persistant, qui, tout l’hiver, ont fait acte de résistance et ont continué de colorier nos forêts, nous rappelant peut-être que l’hiver est plutôt doux, par chez nous.

Pourtant il y a un arbre dans nos forêts provençales qui ne fait rien comme les autres ! Mystérieusement, ses feuilles flétrissent, et, pourtant mortes, ne tombent pas et restent bien accrochées aux branches tout l’hiver, jusqu’au printemps ! Ce drôle de phénomène est appelé « marcescence ». Plusieurs espèces d’arbres ont adopté cette stratégie, mais dans nos forêts, c’est essentiellement le chêne blanc pubescent que l’on remarque. Ses feuilles lobées caractéristiques jaunissent puis restent brunes tout l’hiver.

Au printemps, c’est alors un autre spectacle qui attire l’œil de l’observateur aguerri : les bourgeons de nouvelles feuilles toutes vertes de ces chênes se fraient un chemin parmi leurs ancêtres fanées. En prenant toute la place sur les branches, celles de l’année précédente se décident à finalement tomber, pour laisser le chêne avec sa nouvelle parure toute neuve.

Mais pourquoi le chêne pubescent a-t-il décidé d’adopter cette stratégie ?

On ne sait toujours pas pourquoi, mais plusieurs hypothèses ont été avancées. En voici quelques-unes.

Cela pourrait peut-être tromper les herbivores comme les chevreuils en leur présentant des feuilles brunes peu nutritives, qui cacheraient les bourgeons verts très appétissants, évitant ainsi de se faire manger ?

Ou serait-ce une adaptation à un milieu sec, infertile ? En tombant au printemps les feuilles apporteraient alors du compost à l’arbre qui en a particulièrement besoin à ce moment-là ?

Ou encore est-ce que les feuilles protégeraient les nouveaux rameaux et les bourgeons naissants contre le gel ou contre le stress hydrique ?

Ou bien simplement un retard de l’évolution ?

Le mystère reste entier !

Sources : zoom-nature.fr & https://massawippi.org/fr/2022/03/why-do-beech-and-oak-leaves-hang-on-through-the-winter-2/